mardi 10 avril 2012

"Trying to look good limits my life"*
Hélas, mille fois hélas, cette phrase n’est pas un slogan de campagne. Elle en a pourtant la stricte apparence, réalisée en pleine nature (californienne?), avec les moyens à disposition. Aperçue dans le film Helvetica, son auteur s’appelle Stefan Sagmeister, graphic designer de renom d’origine autrichienne, dont le studio est basé à New York. Certes, il est bon orateur, tient volontiers meeting pour évoquer son approche de faiseur d’image, mais la politique ne serait vraisemblablement pas son truc. Trop iconoclaste, trop rétif à l’ordre, à la discipline, au système, il débarque par exemple mystérieusement vêtu d’une robe à pois sur la scène d’une grand-messe du design graphique au Portugal (OFFF, 2009), en réaction à une remarque de Paula Scher (autre grande figure de la typographie) intervenue la veille et observant qu’elle était la seule femme à prendre la parole.
Pourtant, Stefan Sagmeister a un programme : il propose la pratique régulière d’une année sabbatique, rythmant le temps de travail, pour réinitialiser sa vision, la régénérer. Comme si la retraite était saupoudrée ça et là pendant la vie active. Il développe également un projet autour de l’idée du bonheur, nourri d’aphorismes (visuels) tel que celui initialement énoncé. Un film est en cours. Une exposition, The Happy Show, retrace actuellement dix ans de questionnements enthousiastes.
Le bonheur est visiblement muséal : en ce moment, il s’expose aussi au Design Museum de Londres, avec le concours du magazine Colors qui y consacre son dernier numéro. Quand d’autres publient ce même printemps autour de la joie.

*"Tenter d'avoir l'air bon restreint ma vie" 
(traduction non contractuelle)

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