samedi 29 décembre 2012


C'est un gros morceau. Ce n'est pas la petite ritournelle qui mène d'un mois à un autre, mais un chant qu'on aime ou pas entonner : celui du passage à la nouvelle année. Pour lui, il existe un objet transitionnel. Le gui. Parlons-en. Une plante parasite qui se fixe au tronc de son hôte par un suçoir pour en prélever l'eau et les minéraux, œuvrant ensuite tranquillement à sa synthèse chlorophyllienne pour s'épanouir à volonté. Belle leçon d'humanité. Le gui, dont les baies blanches sont toxiques pour l'homme. Le gui, dont l'arrogante boule verte se repère dans un arbre effeuillé, aussi visible qu'une tumeur. Le gui, qui ne touche jamais terre. Le gui, ses parfums de péage, son prégnant sillage d'autoroute. Car dans le paysage qui défile au loin, soudain, entre deux champs, le long d'une petite départementale qui longe la modernité, apparaît cette chose dense, compacte, dans la trame des branches. Des trous dans l'air. Le ciel alors criblé d'impacts de balle. C'est ça le gui. Non, je ne veux pas qu'on m'embrasse là-dessous. 

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