lundi 4 février 2013


Croisé ce matin un homme d'un certain âge une scie à métaux à la main. Il ne la porte pas à bout de bras, les dents découpant nonchalamment l'air dans le mouvement de la marche, mais devant lui, les mains à hauteur de poitrine, calées contre le corps et tenant l'outil dans sa largeur, toute lame dehors. Comme s'il s'agissait d'un volant ou d'un carton de pizza à maintenir à l'équilibre. 
Où le mène cette scie ? Dans la boulangerie la plus proche pour couper lui-même la baguette de la commerçante, excédé de se voir fourguer décennie après décennie la demie la moins généreuse ? Devant le premier arbuste d'un square de quartier pour éradiquer chaque bourgeon naissant parce qu'il hait le printemps ? Dans un coin à l'écart pour se débarrasser de la chaîne imaginaire qui le relie à sa condition d'homme ? 

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