lundi 18 février 2013


Je pense à réhabiliter le cheval. Dans la pénombre, pour m'aider à aborder la nuit, il évince déjà le mouton. Je ne lui ferai pas l'affront de l'intercaler entre deux ovins lainés, non, il saute l'obstacle seul, en majesté, crinière au vent, pour me bercer. Je l'imagine aussi à nouveau avec son écuyère pour un tour de piste circulaire, et non avec une cuillère pour venir à bout d'un plat de gratin rectangulaire. Je le vois avec Bartabas lors d'une représentation équestre le magnifiant, et non dans la supérette en face du bar-tabac, au fond d'un présentoir surgelé le méprisant. Il évoluera toujours à mes yeux dans un pré à la terre argileuse, sablonneuse ou sur un sol calcaire, et ne pataugera plus jamais dans le minerai. Je tiens à son allure dans l'écrin de l'hippodrome et à la fierté de son jockey, qui n'a rien à voir avec ce dessert lacté qui conclut parfois le dîner tristement calibré par les grandes enseignes. 
Voilà ton blason redoré, palefroi. Sois sympa, la prochaine fois, présente-moi ton cavalier. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire