vendredi 19 avril 2013


Allergène

Ici, tousser, éternuer, avoir les yeux rouges, qui pleurent et qui piquent. Pour cela, incriminer le pollen, qui frappe en ce moment de plein fouet. Ailleurs, souffrir de problèmes respiratoires, d'éruptions cutanées, de drôles de manifestations corporelles, incontrôlables et sacrément gênantes, voire dangereuses. Les acariens, le latex, les chats, les piqûres d'insectes, le silicone, l'arachide, que sais-je encore. Dans cette grande braderie de l'allergie, se pourrait-il qu'un jour, nous puissions l'être à l'homme ? Mutations génétiques, mystères anthropologiques, que sais-je. Ne pas supporter la proximité d'un autre représentant du genre humain, être réactif à trop de grains de beauté, à la couleur d'un iris, ou à la forme des ongles des mains. Intolérance physiquement exprimée et rédhibitoire, désolé. Se couvrir d'un eczéma géant et purulent au contact d'un  adulte qu'on pensait lambda ; desquamer comme un beau diable, et la peau bientôt à vif devant le responsable de cette pécole, hanter ses nuits à tout jamais par ce visuel peu ragoûtant ; vomir à flots ininterrompus sur les chaussures de celui qui n'a rien fait pour mériter ça ; avoir les dents qui poussent subitement et mordre au cou le pauvre inconnu, vidé de son sang et bientôt exsangue, parce que ce serait malheureusement la seule chose à faire pour que s'arrête le nouveau calvaire d'ivoire de l'allergique, dont la dentition sinon risquerait de l'auto-perforer. Des scénarios peut-être un peu effrayants certes, mais les premiers symptômes, pris à temps, permettraient d'éviter une bonne partie des drames. Qu'aucune réaction ne soit à déplorer serait déjà l'indice d'une relation possible. Un espoir en somme. 

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