lundi 22 juillet 2013


Métro Saint Mandé

Lorsqu'on regarde vers la station essence, à l'angle d'une rue, un peu en retrait mais bien visible depuis les pompes, un homme fait du golf. Je le vois. La pose est parfaite. Il prépare un swing. Les jambes sont bien positionnées, la tête penchée comme il faut, le mouvement des bras, que je qualifierais de souple et tendu (à la manière d'un prof dont le polo bleu pâle suinterait l'ennui), enfin l'attente avant le geste qui va imprimer la balle. 
Non, il n'urine pas. 
L'homme est sur le bord de trottoir. Devant un Speedy, spécialiste de l'entretien est des réparations auto. La rue est vide. Face à lui, de l'autre côté de la langue de bitume, s'alignent d'autres vitrines du petit commerce, que ce sport indiffère. Je ne sais même plus s'il tient une canne, un bout de bois, une barre de métal ou rien du tout. Le geste suffit à sentir le toucher du club, à voir l'ampleur du green, à imaginer le trou. Non loin, j'espère que les profondeurs du bois de Vincennes regorgent des balles imaginaires qu'il lance avec une conviction qui n'appartient qu'à lui.

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