mercredi 21 août 2013


La peau, en général, est une andouille. 
La peau du palais, elle, sait quand elle n'aime pas. Si ça brûle, si c'est amer ou trop salé, elle n'y revient pas. 
Et la peau des pieds. Elle rechigne si c'est trop petit, trop serré. Elle ampoule, elle plaie, elle dit ça va pas.
Quant à la peau du doigt. Elle ne se laisse pas passer la bague comme ça, la peau du doigt. Il lui faut des manières. Des préliminaires.
Et la peau de la cheville. La marque de la chaîne que des ancêtres ont peut-être portée, plus aucune malléole n'est prête à l'accepter. Elle s'en souvient comme si c'était hier.
Mais la peau en général. Elle se laisse faire. Elle ne voit pas venir. Chaque année, elle se laisse malmener par le même soleil, à croire qu'elle aime ça. Elle tourne rouge, vire au brun, avant de se répandre, ensuite, en petites larmes blanches et friables. 
D'autres raisons expliqueraient-elles son amnésie volontaire, son laisser-aller ? Le goût de la surprise, peut-être. De la surprise émanant toujours de la même source, venant toujours du même endroit. Il faut peut-être l'écouter, apprendre d'elle, alors, de sa capacité à revisiter comme si c'était la première fois ce qu'elle connaît déjà. S'agirait-il, en fait, de larmes de bonheur ? 
Chapeau, la peau en général.

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