jeudi 31 octobre 2013
On se creuse trop la tête, avec un bon burin, et du sang qui jaillit, pour trouver le costume ad hoc en cette soirée d'avant les morts, alors que tout est là, devant soi ! Il suffit d'un morceau de tissu, un voile, n'importe quoi, un bout de drap, une chute de dentelle, et d'une boîte, de la taille qu'on voudra, plutôt coffret que coffre, pour éviter le tour de reins à deux heures du matin, et voilà ! Déguisée en Pandore, mon objet sous le bras, je peux, à travers les rues, répandre la vieillesse, la maladie, la misère, la guerre, la famine, la folie, le vice, la tromperie, la passion. Il restera l'espoir, un peu lent, un peu gourd, qui aime s'attarder tout au fond de l'écrin. Je le garde pour moi. Ce vieux bonbon.
mercredi 30 octobre 2013
mardi 29 octobre 2013
Saint Narcisse
J'en profite donc pour me faire une déclaration d'amour, alors que :
- Aujourd'hui google change l'interface de connexion à la messagerie gmail, et pour accéder à soi, il faudra désormais passer par un autre reflet graphique. Étrange est le miroir digital qu'on nous tend.
- Le baiser, qui consacre l'union (Vous pouvez embrasser la mariée) est irréalisable avec soi-même et ruine la possibilité d'un amour-propre, complet, satisfaisant. Dommage. Je ne peux m'empêcher de penser au roman de David Foster Wallace, Le Roi pâle, dont le chapitre 36 débute ainsi : "Toute personne a des ambitions, des objectifs, des initiatives, des buts. Le but de ce garçon en particulier était de réussir à poser ses lèvres sur le moindre centimètre carré de son corps."
- Saint Narcisse, Évêque de Jérusalem (IIe siècle), estimé de tous, est mort à 116 ans ; ce qui me semble être une longévité anormalement exceptionnelle pour l'époque...
Bonne fête.
dimanche 27 octobre 2013
Je brûle
Il l'a fait sans moi ! Après mon départ ! J'étais là pourtant, venue pour lui, pour sa présence massive et réconfortante, une douce cape sur les épaules, l'Etna. Je lui ai fait signe depuis la route menant à Syracuse, j'ai salué ses courbes, c'était il y a quelques jours de cela, je lui ai dit que j'aimerai son panache. Son feu. Son spectacle. Hier : la lave grandiose, la belle éruption. Sans moi.
Il l'a fait sans moi ! Après mon départ ! J'étais là pourtant, venue pour lui, pour sa présence massive et réconfortante, une douce cape sur les épaules, l'Etna. Je lui ai fait signe depuis la route menant à Syracuse, j'ai salué ses courbes, c'était il y a quelques jours de cela, je lui ai dit que j'aimerai son panache. Son feu. Son spectacle. Hier : la lave grandiose, la belle éruption. Sans moi.
samedi 26 octobre 2013
mardi 22 octobre 2013
Il serait temps que je commence à penser à mon costume d'Halloween.
Que je travaille l'effroi. Que j'enfile comme un gant la peur. Que mon apparition provoque une trouille sans limites.
Ma tenue d'assassinée est plus rose dragée que rouge sang et sur ma robe de grande faucheuse a poussé un décolleté plongeant. Dans un coffre, mes armes médiévales ont été refondues sans mon consentement en sautoirs couleur métal (arborant les inscriptions Love, Cool, piquées à Lanvin !) et mon uniforme d'infirmière militaire allemande (vendu avec un bras ennemi sectionné) est accueilli au mieux par l'hilarité générale au pire par la pulsion libidinale particulière.
Je ne désespère pas de trouver, dans les dix jours, le miraculeux accoutrement qui fera de moi la plus redoutée d'entre toutes.
lundi 21 octobre 2013
samedi 19 octobre 2013
mercredi 16 octobre 2013
La conjecture de Syracuse
De retour, le cœur avait des visions.
La roche n'était plus le pavillon de l'acrimonie et de la tyrannie.
Les secrets étaient d'un autre ordre et les murmures, aimables et sobres.
La beauté était entière, et chacune de ses manifestations dépendait de la présence d'un autre élément, qui la renforçait, l'enveloppait. L'éclat de la pierre venait de la lumière, dont l'éclat venait de la mer, dont l'éclat venait de la roche, dont l'éclat venait du temps, dont l'éclat...
Les mathématiques n'étaient pas encore prêtes pour de telles révélations, mais la fiction, si. L'histoire, enfin souveraine, pouvait vivre à Ortigia.
De retour, le cœur avait des visions.
La roche n'était plus le pavillon de l'acrimonie et de la tyrannie.
Les secrets étaient d'un autre ordre et les murmures, aimables et sobres.
La beauté était entière, et chacune de ses manifestations dépendait de la présence d'un autre élément, qui la renforçait, l'enveloppait. L'éclat de la pierre venait de la lumière, dont l'éclat venait de la mer, dont l'éclat venait de la roche, dont l'éclat venait du temps, dont l'éclat...
Les mathématiques n'étaient pas encore prêtes pour de telles révélations, mais la fiction, si. L'histoire, enfin souveraine, pouvait vivre à Ortigia.
mercredi 9 octobre 2013
L'oreille de Dionysios
Petite merveille d'acoustique
au creux de la roche antique
l'oreille du stratêgos autokratôr
et de ses mille gardes du corps
tous ses ennemis sur écoute
au fond d'une grotte mis en déroute
même les courtisans redoutaient
l'épée de Damoclès couperet
leur sort pendu aux mots
du tyran buveur de trop
de boisson à trépas
aller sur ses pas
à Ortigia.
samedi 5 octobre 2013
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