vendredi 28 février 2014
Février,
Tu t'étonneras peut-être de ce que je t'appelle ainsi, sans épithète attachant, sans autre forme de procès. Cette lettre démarre trop sèchement à ton goût ? Considère que c'est un avantage certain, alors qu'on aimerait tellement mettre au point pour toi un gigantesque absorbeur d'humidité.
Il est vrai que j'ai pu parfois t'appeler Fév', dans les bons jours, mais les éclaircies et les ciels bleus sont si rares avec toi. M'amusant aussi de la pertinence de ce diminutif, proche de la légumineuse. Comme elle, il faut d'abord te débarrasser de ta gousse (un duvet d'oie, une fourrure, une peau d'hiver en tout cas), avant de découvrir ta graine dont l'enveloppe, épaisse aussi, ne se mange pas. Tu en caches une autre, certes plus petite et savoureuse, mais quelle épreuve pour en atteindre le cœur ! C'est tout toi. Bref, je préfère désormais m'en tenir à ton nom officiel.
Il y a autre chose aussi, je dois bien te le dire, qui me tracasse avec toi. Comment se fier à un mois capable de changer ainsi de nombre de jours, selon les années ? Non, non, non, je ne m'y fais pas. Ce vingt-neuvième absent plane au-dessus de toi, tel un mauvais présage ou un revenant. Tout cela me fait froid dans le dos, et tu sais mieux que personne combien le manque de chaleur tourmente et abat.
Mais voilà mars qui arrive ! Je te laisse, tu comprendras.
mercredi 26 février 2014
lundi 24 février 2014
jeudi 20 février 2014
mardi 18 février 2014
samedi 15 février 2014
mercredi 12 février 2014
C'était facile. Il me suffisait de passer le doigt sur la première surface prête à me tendre les bras. Au hasard : un mur fraîchement tagué de la mention Vive ton vagin, le hublot d'une machine dans une laverie de quartier, la porte des toilettes d'un restaurant végétarien, le banc d'un parc fréquenté par des pigeons trop nourris, le zinc d'un comptoir à proximité de l'Assemblée Nationale, tous les écrans de smartphones à ma portée, la vitrine d'une pharmacie, la pyramide d'oranges sur l'étal d'un marché, le pare-brise d'un utilitaire à l'arrêt, la façade de la tour la plus basse de la Défense, le cou d'une femme de cinquante ans sous Terracotta, la joue d'un bébé hurlant dans sa poussette, la barbe d'un jeune homme sortant d'un bar à vin. Et mon doigt riche de ces matières magiques, comme une peinture de guérilla : plus qu'à l'appliquer sur mes pommettes pour affronter le monde dans son entier.
lundi 10 février 2014
mardi 4 février 2014
Musique (refrain)
Je voudrais un jour figurer dans un clip de râpe, pour voir enfin s'effilocher une à une toutes mes inhibitions, voir céder en petits morceaux une pudeur, un reste de timidité, la pulpe de l'esprit répandue sur le sol que mes talons fouleront sans vergogne, la distance et le discernement en lambeaux aimables, à déguster du bout des doigts aux ongles longs et rouges, rouges, rouges.
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