mardi 23 décembre 2014
dimanche 21 décembre 2014
"La surprise au sein de la spontanéité des émotions : un vecteur de cognition élargie."
J'ai raté ce symposium programmé il y a deux mois dans une université parisienne, réunissant des spécialistes dans des domaines aussi variés que la sémantique formelle, la linguistique textuelle, la métalangue sémantique naturelle ou la psychiatrie.
La surprise restera à jamais un mystère pour moi.
vendredi 19 décembre 2014
Capitellophobie
Des sueurs froides. L'angoisse palpable. La vue d'un ruban, d'un paquet, d'un morceau de papier d'argent accélère la formation d'une boule qui, de la gorge, se fraye un chemin jusqu'au ventre. Le bolduc coupe et étrangle. L'écrin tendu est l'arme du duel. La lumière qui s'allume brusquement sur un parterre ami éclaire une zone de conflit. Le cadeau est toujours empoisonné. Le joli petit présent n'est pas l'ici et maintenant du bonheur d'être fêté mais un objet appartenant déjà au passé. La hantise de la surprise est le seul lot de consolation du capitellophobe.
mardi 16 décembre 2014
Tentative d'épuisement de la surprise
Il faut d'abord la repérer et elle sait semer son monde. Elle n'a pas de signe particulier, elle peut prendre des formes si variées ; une voix, un astérisque. Elle avance vite, il est difficile d'être dans ses pas, mais on sait par exemple, à force de la côtoyer, qu'elle ne s'arrête pas dans les salons de thé, on est sûr de ça, elle va tout droit, elle ne regarde pas si elle est suivie, elle ne se retourne jamais, elle bifurque soudain à l'intérieur d'une poche, prend une autre direction, la voilà dans un esprit comme dans un isoloir où elle se prépare, peut même changer d'avis, avant de franchir une nouvelle porte, probablement dérobée, et voilà qu'on ne sait plus vraiment après quoi l'on court, où elle est, et l'épuisement ne la concerne pas, elle reste fraîche à jamais.
dimanche 14 décembre 2014
vendredi 12 décembre 2014
jeudi 11 décembre 2014
mercredi 10 décembre 2014
Effet de surprise
Il se tenait d'habitude tapi tout au fond, à l'ombre d'un événement qui attendait sagement son moment. Apparaissait en de rares occasions, lors de petits numéros censés électriser l'âme d'enfant, tapie elle aussi tout au fond. Le ressort surprenant, l'énergique propulsion, l'arrivée au monde d'un élément inconnu puis la fin d'une course, l'arrêt en plein vol, avant le petit dodelinement dont l'agonie pouvait être touchante. Le diable en boîte. Mais les choses en avaient décidé autrement. Le jaillissement de couleurs, l'érection d'une forme, corps oblong tête d'ogive, se manifestait maintenant à tout bout de champ. Qu'elle ouvre, décapsule, dévisse, desserre, tire, déroule, déploie, qu'elle ait un quelconque geste de délivrance et il était là. Pour rire. Pour l'effet. Pour mettre partout un peu de piment. Plus besoin d'esquive, de mouvement de recul, il était entré par effraction pour de bon. Jusqu'au moment où il n'a plus surgi, sans crier gare non plus, sans compter l'addiction. Elle se mit alors à tout ouvrir frénétiquement, tout était béant, offert aux quatre vents, mais non, c'en était fini. Enfin, pas vraiment. Quelque chose avait changé simplement. Il lui fallait maintenant fermer, sceller, renouer, pour le voir pleinement s'épanouir en dedans.
mardi 9 décembre 2014
vendredi 5 décembre 2014
Interrogation surprise
Peut-on laisser décanter une surprise ? Reconnaître sa présence sans l'entamer ? Lui conserver toute sa virginité ? Comment se comporte alors l'adrénaline ? Une surprise peut-elle être libérée de l'urgence de la découverte ? Pour quand la slow surprise ? La satisfaction provient-elle surtout du fait d'être surpris ? Y a-t-il encore surprise quand il y a un temps prévu pour sa réception ? L'interdiction sur le sol américain du célèbre œuf en chocolat qui la contient joue-t-elle un rôle dans la psychologie d'une population ? Et pendant ce temps-là, comment s'occupe la déception ? La surprise murmure-t-elle parfois "Prenez, mangez, ceci est mon corps" ?
mardi 2 décembre 2014
Surprise n°2
(calendrier de l'Avent, nid à trouvailles)
Je soupçonne les enfants d'avoir plus de patience que moi. Pour éventrer plus vite le petit tableau du temps, j'ai transformé les 24 jours en autant d'heures, ramassant le tout en une efficace journée. Pour conserver l'effet de surprise, j'ai inscrit sur 24 petits papiers les 24 unités, je les ai mélangés, scotchés au mur, j'en retourne un à heure fixe et me mets à vivre selon l'horaire qui s'impose à moi. C'est éprouvant. À peine ai-je englouti un croissant, que déjà le diner doit-être préparé, laissé sur le feu pour me rendre à un cours de gym, mais les locaux sont fermés car dans la réalité, il fait nuit. Mais même la vie au hasard est bien faite : deux heures absurdes se sont parfaitement enchaînées pour me laisser le temps de ne rien faire comme les autres. Un beau cadeau.
lundi 1 décembre 2014
Surprise n°1
(Calendrier de l'Avent, nid à trouvailles)
Faire de nouveaux trous dans mon corps pour voir ce qu'il renferme comme possibles trésors serait peut-être un tantinet risqué. Je vais donc recourir à des méthodes plus douces. Une pièce de monnaie dans la main, de couleur cuivrée, et qui possède cette odeur caractéristique résultant du contact entre pulpe et métal, je cherche la zone qui révélera sous l'effet du frottement avec la ferraille un gain bien mérité. Certains me disent que c'est dépassé. Je mets alors de côté mes cinq centimes d'euro, le prix de mon ego, et me contente seulement de faire glisser mon doigt sur cette même surface corporelle, que j'espère aussi "intelligente" que les objets inanimés, en souhaitant qu'elle ouvre sur une nouvelle page. Pas plus de succès. Mais ce toucher aléatoire, cette caresse objective auto-administrée, est tout de même une bonne manière de débuter cette période de fin d'année.
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