vendredi 30 janvier 2015


Janus, 
Oui, mois de janvier, je t'appelle ainsi, puisque ton nom vient de ce dieu romain, celui des commencements et des fins, des passages et des portes, un dieu doté de deux visages, face vers l'avenir, pile vers le passé. Eh bien, je ne suis pas mécontente de te voir bientôt t'en aller. Tu as dû devenir frileux avec le temps, bloqué que tu es dans ce sas de 31 jours où le froid se fait plus mordant et pour te protéger, l'idée de porter un bonnet t'a traversé l'esprit, mais quelle connerie, car dans ton cas, vois-tu, c'était en partie t'aveugler. Un de tes visages laissé dans l'obscurité, celui de l'Histoire, l'autre déboussolé, ce contemporain ignorant, livré à lui-même. Tu t'es scindé en deux, perdant tout de ta divinité. Tu ne fus plus que le mois des fins et des portes fermées, enfoncées, fracturées. Je ne te cache pas non plus que prononcer le petit nom dont je t'ai affublé a valeur d'exutoire. Janus. Janus. Janus. Oui, tu fus désespérément merdique. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire